La section suivante est destinée a montrer les récits créatifs que les organisateurs de cette édition du journal ont élaborés lors de semestres précédents au cours de littérature francophone. Ainsi, nous espérons que vous profitez de la lecture qui vous attend!
Le poème en prose
est une forme poétique qui n’utilise pas les techniques de rimes, de
versification et de disposition du texte traditionnellement utilisées en
poésie. Il utilise plutôt des figures de style, en particulier les tropes (jeux
sur le sens des mots), les effets sonores et rythmiques ou les ruptures de
construction. Il se présente comme un discours aux effets poétiques.
Le déclin
Le déclin de nos corps et notre chair devient incontournable,
et cela s’avère toujours effrayant pour les esprits des gens.
Chacun de nous souhait éventuellement être inoubliable,
échapper de notre fugacité éternelle dans
ce destin affligeant ;
c’est à la fin la seule raison que nous
avons pour traverser ce chemin friable.
L’immortalité de nos mémoires, le but
ultime.
Nous cherchons préserver le seul indice de
que nous avons en fait
parcouru ce cosmos à un moment donné avant
de partir…
Et puisque l’homme, à son intérieur, se
battre avec son avenir,
il rencontre dans le temps son ennemi apostrophé.
L’immortalité de nos histoires, caprice qui
nous rend victimes.
Proies de la peur et l’incertitude en
attendant la dissipation
de nos souvenirs, de notre essence, comme
des larmes sous la pluie ;
C’est à la fin la seule vérité… Celle de
l’éphémère.
Ainsi, le temps reste indifférent à notre
ambition,
et notre ambition nous rapproche au déclin.
Par Luis Silvera.
Histoire courte de désamour
Paradis Empoisonné
Le soleil fondait avec tendresse les petits morceaux de
glace à l’intérieur de nos verres de limonade pendant que nous nous disputions
dehors le pub. C’était l’été à la toscane italienne, époque où les villages grouillaient
des étrangers. Eva continuait à protester qu’elle détestait la foule et qu’elle
voulait partir ailleurs tout de suite. Épaté, je lui ai répondu : « Mais, pourquoi
? On vient juste d’arriver de Florence ! ». Elle est restée en silence
regardant le néant pendant quelques instants, et puis elle est partie me
laissant tout seul... Malgré qu’on était des amants perdus, nous avions des
discussions aiguës très souvent, même sur des sujets banals. Ainsi, dans
l’espoir de sauvegarder notre amour, nous avions décidé de parcourir le monde
entier pour échapper de la tempête qui augmentait autour de nous.
Au début c’était le paradis. Eva et moi, nous avons
commencé par la ville de l’amour. Paris nous a accueillis chaleureusement
malgré l’hiver glacial qui blanchissait ses rues. Le froid en a ravivé notre
amour, et nous a fait oublier notre passé agité ; et pour la première fois,
depuis longtemps, nous avons pu apprécier la caresse de la peau de l’autre. Eva
me souriait plus fréquemment et je lui souriais aussi à mon tour. Ce voyage-là
nous a laissé entrevoir que nous avions trouvé notre place, là où l’on pourrait
être heureux. Peu après, le vent nous a amenés à Marseille, la belle ville à
côté de la Méditerranée. Nous avions l’habitude de nous promener à deux pas des
quais, où les bateaux se défendaient impétueusement des fortes vagues. C’était
lors d’une de ces promenades que nous avons réalisé que, probablement, notre tour
du monde serait inutile, et qu’au contraire, elle nous éloignerait à jamais.
Eva restait calme pendant qu’elle marchait en regardant
la mer ; moi, je restais troublé, plein de doutes. Subitement, elle a dirigé
son regard vers moi et m’a demandé : « Est-ce que tu vois ces poissons-là ?
Sais-tu s’il y a quelque chose qui nous différencie d’eux ?». Moi, j’étais
étonné, je n’ai pas réussi à répondre. Elle a répondu sa propre question :
« Aucune, ils traversent le monde entier pour subsister, mais leurs
destinations ne sont pas complices de ce but, elles y sont indifférentes ».
Accablé, Je me suis rendu compte qu’elle avait raison, que peu importe
l’endroit, notre tourment nous chasserait incessamment partout. À ce
moment-là, comme si d’une coïncidence s’agissait, la pluie est tombée sur nous,
se mêlant à l’affliction aqueuse de nos visages. Après avoir atteint l’hôtel,
notre chambre noyait dans la solitude.
Nous étions obstinés, voir, bien stupides. Convaincus de
que cela allait marcher plutôt mieux, nous sommes repartis en voyage, cette
fois-ci, en voiture à côté de la mer tout au long de la France et
l’Italie ; mais, comme prévu, le déclin était inévitable. À Nice, notre
nid d’amour s’est affaibli ; à Gênes, il craquait ; et finalement à Florence,
il s’est effondré. Ce jour-là, près de Florence, à San Gimignano, la moindre
raison suffisait pour que le fracas de la catastrophe arrivait. Ainsi, pendant
que le soleil finissait de fondre les morceaux de glace dedans nos verres de
limonade, le point d’inflexion a été franchi… Je me suis levé après quelques
secondes cherchant Eva, mais elle s’est évaporée parmi la foule ; j’ai
poussé un cri à secouer le village entier, mais personne n’a répondu. Dès ce
moment-là, Eva a demeuré dans mes pensées comme un fantôme.
Quelques années plus tard, quand j’étais de retour en Espagne, je l’ai vue encore une fois aux bistrots de Madrid. Elle m’a regardé pour la dernière fois, mais d’une manière différente ; elle l’a fait dévoilant une joie débordée. Maintenant, je comprends que notre histoire était destinée à s’écraser, mais que la fin d’un amour empoisonné signifie la renaissance de l’âme.
Par Luis Silvera
Monologue délibératif
Un monologue
délibératif est un monologue qui amène un personnage à peser le pour et le
contre avant de prendre une décision, en évoquant les sentiments qui lui
viennent à l'esprit au fur et à mesure qu'il parle. Puis à la fin de son
monologue la décision est prise.
Contre l'Épée et le Mur rouges
Scène 1
La scène commence se centrant sur un portrait de
Kim Jong Un et après s’éloigne pour montrer une chambre. L’acteur rentre dans
sa chambre et s’assoit sur son lit, regardant le néant…
Cette péninsule est l’enfer même
Ici, les rues sont vides comme les esprits de gens.
L’espoir s’est évanoui il y a longtemps, et il ne reste que les cadavres de
ceux qui ont osé s’opposer au régime.
L’angoisse ronge mon cœur, chaque fois moins rouge, fatigué de subir l’abus
d’un tyran.
Maintenant, mon désir ultime est celui d’échapper et de vivre pleinement
ailleurs…
(L’acteur réfléchit)
Mais, cela implique tout laisser derrière, même ma famille…
Scène 2
(L’acteur est frustré)
Oh ! que dois-je faire ? Si je pars, la tristesse envahira ma mère ;
mon père, maintenant au ciel, sera en colère contre moi si je la laisse toute seule
; et mes petits frères…
(Baisse la tête et crie)
Aaaarh ! Quel malheur !
Pourtant, si je ne pars pas, je serai condamné à rester ici jusqu’à la mort.
Et également, la mort peut me rattraper à la frontière, donc… Je suis
contre l’épée et le mur.
Scène 3
L’acteur ferme les yeux quelques secondes,
se lève de son lit, et prend la détermination
Oui ! Ma famille restera sans protection ici, mais une fois que je pourrai la
sortir de cet enfer, tout changera !
Et oui ! La frontière sera le défi final, la lutte face à face contre la mort
; mais une fois que j’aurai traversé la froide rivière, le futur m’attendra, rayonnant
!
(L’acteur dit à haute voix)
Alors oui ! Je refuse le passé et choisisse le futur !
Je ne me soumettrai plus à cet enfer, je préfère la mort...
Par Luis Silvera
Adaptation
d’une œuvre classique
ROMÉO
ET JULIETTE AU XXIème SIÈCLE
« SCÈNE
SUR LE BALCON »
(Après la fête au club, Roméo ne pouvait pas supporter l’envie d’aller voir sa bien-aimée Juliette qu’il avait rencontrée il y a quelques heures)
ROMEO : (Désorienté
par tout ce qu’il avait bu) Celui qui se moque de moi, c’est parce qu’il ne
sait pas ce qu’est l’amour. Mais arrête tout ! Qu’est-ce que je vois dans cette
fenêtre ? … C’est Juliette qui m’enlève mes vertiges.
ROMEO : (Prend
son portable et appelle Juliet) Oh, mon amour. Comme nous avons dansé ce
soir, j’aimerais que tu saches tout l’amour que je ressens pour toi, regarde
par ta fenêtre !
JULIET : (Impressionné
ouvre la fenêtre) Oh Roméo, où es-tu ? …. Je ne te vois pas
ROMEO : (Toujours
en train de parler au téléphone et mouillé à cause de la pluie) Je suis ici
Juliet, dans le magasin du coin parce qu’il a commencé à pleuvoir.
JULIET : Oh Roméo,
Roméo. Pourquoi es-tu comme ça ? Fais ça pour moi. Dis-moi que tu m’aimes
vraiment, et je te promets que nous essaierons. Cependant, il y a quelque chose
que j’aimerais savoir... Comment avez-vous trouvé ma maison ?
ROMEO : Oh, ma
Juliette. Si tu ne sais pas, l’amour peut tout faire.
JULIET : Si mon père l’apprend, il me tuera, et dans
le pire des cas, nous ne nous reverrons plus, il est très surprotecteur et je
n’ai pas encore l’âge.
ROMEO : Je te
promets que d’ici cette nuit où on a dansé, ça n’arrivera pas. Au contraire,
j’aurai le temps de le rencontrer plus tard et ton père approuvera notre amour.
JULIET : (Exaltée par les paroles de Roméo) Ne promets pas par cette soirée de danse, jure
par l’amour que tu ressens pour moi, et je te croirai.
ROMEO : (Avec
un sentiment de passion) Je promets par l’amour que je ressens pour vous.
JULIET : (Effrayé
par un bruit qu’elle a entendu) Quelqu’un vient, peut être mon père, je vous
parlerai plus tard Roméo, rappelez-vous votre promesse.
ROMEO : Je
compterai les heures et les minutes ma bien-aimée Juliette. Et bien sûr, je
n’oublierai pas ce que je vous ai dit ce soir.
(L’appel est interrompu)
Par Diego Viracachá
Distique héroïque
Le distique héroïque est une forme poétique composée de paires de vers rimés écrits en pentamètre iambique qui est souvent utilisé dans les poèmes narratifs anglais. Le schéma de rimes d’un distique héroïque est masculin, ce qui signifie qu’une seule syllabe de chaque ligne, généralement à la fin de la ligne, rime.
Mère
Tu es comme une douce et aimée retraite, une belle aube que j’apprécie toujours
le vrai et unique reflet du plus sincère amour.
Par Diego Viracachá
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